Un mouillage ça s’entretient !
Les opérations déclenchées par la chaine de sauvetage en France et en premier lieu les CROSS sont étonnamment nombreuses tant pour les bateaux à moteurs que pour les voiliers.
Les chiffres présentés ci-dessous montrent qu'aussi bien pour les voiliers que pour les bateaux à moteur, la rupture de mouillage est le 4° facteur déclenchant les opérations de secours.
Alors que la saison estivale approche et à l’heure où beaucoup d’entre nous remettons les bateaux à l’eau, quittons nos pontons pour des coffres et des mouillages, il est intéressant de faire le point et de regarder les statistiques sur un évènement qui n’arrive pas qu’aux autres.
Le but de cette note n’est pas uniquement de prodiguer une énième façon de construire un corps mort ou d'effectuer un mouillage de son navire, mais de rappeler quelques bases et méthodes. De plus, il existe de nombreux moyens de se renseigner, soit dans des ouvrages ou encore en surfant sur le net.
Le mouillage, sauf circonstances exceptionnelles, c’est surtout de l’entretien et sans doute un peu de sens marin. Du matériel, mais aussi de l'humain. La mobilisation des organismes de secours, tant pour les ressources humaines que la mobilisation matérielle engendrées par ce type de sinistre est importante et pourrait largement s’alléger avec une dose raisonnable de vérifications du système mis en œuvre pour mouiller.
Voici les chiffres :
Pour les voiliers depuis 2013
Pour les bateaux à moteurs depuis 2013
En 2018,une augmentation importante pour l'ensemble de la plaisance :
Pour la plaisance à moteurs, ce sont les moins de huit mètres qui sont les plus concernés. Ce sont aussi les plus nombreux…
A quel endroit ?
En observant les points présent sur la cartographie Snosan il est possible de se rendre compte que cet évènement a bien sùr lieu dans les zones de mouillage de type corps morts, mais aussi dans de zones de mouillage forains avec le matériel propre au bateau.
Cartographie détaillée active de l’année 2018 :
Prévention des ruptures de mouillage : Vérification du matériel
Pour les corps-morts, de plus en plus d’associations gèrent leur visite et leur entretien.
Hors de ce cadre, Il faut savoir qu’une chaine, une manille ou un émerillon se changent quand sa partie la plus usée représente une diminution de 12% du diamètre initial.
Nous ne sommes pas égaux devant l’usure... en zone réputée « électrolytique », cette usure peut apparaître en quelques mois !
Il est bon de savoir :
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Qu'il est plus que recommander de saisir l’amarre sur la cosse de la ligne principale et non sur l’anneau au-dessus de la bouée.
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Que certains matériaux ne s’entendent pas très bien, un mélange inox/galva par exemple n’est pas recommandé. L’inox, quand il a souffert, étirement, point de rouille perforante, est fragile comme du verre. Le galva « pas cher » et/ou de mauvaise qualité est courant : méfiance !
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Pour la chaine, les tailles, les poids, les résistances diffèrent,il est utile de vérifier ; Renseignez-vous !
Sur le bateau, le ragage est l’ennemi principal.
- Protégez vos amarres, utilisez du nylon et non pas de vielles écoutes qui n’absorberont pas les chocs.
- Dans la baille à mouillage, vérifiez l’étalingure, le freinage des manilles et l’état général de la chaine et de l’ancre.
Vos apparaux de mouillages représente un gage de sécurité en cas de problème de propulsion et en attendant les secours.
Ne les négligez pas !
Enfin, quel que soit la qualité de votre mouillage, sa mise en œuvre nécessite une analyse de la situation :
- variation de la hauteur d’eau
- prévision météo
- calcul du rayon d’évitage
- nature des fonds
- contrôle de la tenue
Bonne navigation à tous.